La Loire en pente douce, de Nevers à la mer

par | Mai 14, 2020 | Loisirs, Vélo, Voyage

La Vallée des Rois par la reine des vélo-routes ! Le long des « levées » qui lui servent à la fois d’écrin et de garde-fou, le dernier grand fleuve sauvage d’Europe offre aux amateurs de roue libre la plus longue et la plus romantique promenade jamais imaginée chez nous.

Au revers des maisons du bourg, bordant une frange de jardinets, sinuait un sentier qui existe encore et que les cadastres anciens désignaient de ce nom parlant : Sentier de Roanne à la mer… Ainsi, dans l’un de ses derniers ouvrages (Trente mille jours), Maurice Genevoix se remémorait-il le Châteauneuf-sur-Loire de son enfance…

La Loire à vélo

C’est ce sentier « de Roanne à la mer », ou au moins ce principe de cheminement au fil de l’eau, que les promoteurs de l’opération « La Loire à vélo » s’efforcent, depuis plus d’une décennie, de reconstituer dans une version touristique et cyclable. Avec pour projet récurrent d’offrir à l’ambitieuse route de « croisière » ligérienne l’encorbellement qu’elle mérite… Les fameuses levées de Loire, remblais de 5 à 7 m de haut que, depuis le Moyen Age, l’Histoire a progressivement dû édifier sur chacune des deux rives pour préserver les zones mitoyennes des crues et divagations dévastatrices du fleuve. Comment rêver cheminement plus aérien et panoramique sur un paysage désormais classé pour partie au patrimoine de l’Unesco ?

À ne pas manquer à proximité des voies cyclables

Etape de rêve sur la Voie verte Tours-Villandry, le port batelier de Savonnières, ses gabares et ses fûtreaux. Trois chemins d’eau s’offrent, à Briare, aux randonneurs à vélo… Les rives du fleuve, le halage du canal latéral à la Loire et celui du canal de Briare. Le nouveau pont d’Orléans. Puis la ville-port, Briare est surtout, aujourd’hui, une authentique « station » fluviale. Pour les pratiquants de la roue libre, elle devrait compter dans l’avenir parmi les haltes de Loire incontournables. Escapade sur le canal de Briare à vélo, un détour à droite ou à gauche de l’itinéraire suivi est sans conséquence.

600 km de cheminement cyclable

Sans doute faudra-t-il encore laisser du temps au temps avant de voir l’itinéraire installé tout du long sur un pareil balcon, mais l’objectif premier, au moins, est atteint. Le grand projet ligérien en est à peaufiner désormais ses dernières longueurs (provisoires ou définitives) et l’ensemble des 600 km de cheminement cyclable est d’ores et déjà largement praticable… et pratiqué ! Offrant, par la plus respectueuse des approches, de suivre le fleuve au plus près. Permettant d’en comprendre l’écosystème, la faune, la flore, la vie. Favorisant, par la grâce d’un lent et progressif travelling, un tout nouveau regard sur les châteaux, les villes et les sites-joyaux de cette vallée de légende.

A voir sur la route

Dès la partie haute de la Loire cyclable, dès le Cher, la Nièvre et le Loiret, le fleuve abonde de points d’intérêt, de tours et de détours incontournables. Nevers, Briare et Gien pour leurs sites, leurs faïences et leurs émaux, Pouilly et Sancerre pour leurs nectars, La Charité-sur-Loire, étape ligérienne du chemin de Saint-Jacques, pour son rayonnement, Cosne, pour son passé de port batelier… Avec, au bout du halage du canal latéral la Loire, l’époustouflant pont-canal de Briare, désormais classé au patrimoine mondial de l’Unesco. On ajoutera, bien sûr, Sully-sur-Loire et son château-joyau, le charme discret de Saint-Benoit et de Châteauneuf-sur-Loire. Au-delà d’Orléans, le chapelet des châteaux et des sites, religieux ou royaux, ne connaitra plus de fin… Beaugency, Chambord, Blois, Chaumont, Amboise, Villandry, Langeais, Azay-le-Rideau, Ussé, Fontevraud, Saumur… Impossible de les citer ou de les qualifier tous, tant la densité de ces patrimoines atteint des sommets uniques au monde ! À partir d’Angers et de la confluence avec la Maine, c’est le monde batelier qui l’emporte, de Chalonnes à Montjean, d’Ingrandes à Saint-Florent-Ie-Vieil, d’Ancenis à Champtoceaux, puis Nantes.